La vie n’est pas un long fleuve tranquille. Elle est jalonnée de grandes joies, mais aussi d’épreuves, certaines plus difficiles que d’autres. Ces épreuves ont parfois le visage de traumatismes, ces évènements qui nous bouleversent sans commune mesure. On parle de traumatisme lorsqu’il y a perte de contrôle. Le choc est tellement fort qu’il est associé à un sentiment d’effroi et à un comportement de sidération. Il y a comme une disjonction de l’activité psychique et physique. Seule la résilience peut permettre de passer outre. Oui… Mais comment ?
Qu’est-ce que la résilience ?
Le terme de résilience est fréquemment utilisé. Il semble même être « à la mode ». Il est vrai que l’on peut être résilient quasiment au quotidien. Pour autant, il s’agit d’une notion complexe qui ne peut pas se définir en une simple phrase. Faire preuve de résilience, c’est chercher les ressources positives pour se reconstruire. C’est aussi porter un regard nouveau sur une situation que l’on a vécue. La résilience est une démarche, un travail sur soi, un renouveau malgré des blessures. Elle intervient après que l’on a été confronté à l’adversité.
Pourquoi est-ce indispensable ?
Parvenir à la résilience, c’est réussir à surmonter de grandes difficultés, s’en relever et même s’épanouir. On comprend alors que ce travail est incontournable si l’on veut accéder de nouveau au bonheur. Plusieurs facteurs permettent d’atteindre cet état d’esprit, ce nouveau fonctionnement. Certaines personnes portent en elles davantage de ressources pour activer le changement. Mais, bien accompagné, chaque individu peut apprendre à s’adapter à ce qui est, aux nouvelles cicatrices visibles ou invisibles liées au traumatisme (deuil, perte d’emploi, maladie, pandémie, guerre, accident, etc.). Puis, le travail consiste à redessiner un avenir, pour ne pas simplement survivre, mais vraiment vivre pleinement, sans regret ni retenue, différemment, mais aussi fort qu’avant.
En quoi la biographie peut-elle permettre d’y accéder ?
Parmi les biographies et récits de vie, Magda Hollander Lafon était une jeune juive hongroise à l’époque de la Seconde Guerre mondiale. Elle fut déportée, survécut, puis elle tenta de se reconstruire. C’est seulement adulte, qu’elle put accéder à l’état de résilience. Encouragée par ses proches, elle écrivit « 4 petits bouts de pain », ce témoignage poignant fait de coups de projecteurs sur l’insupportable des camps de la mort qu’elle ne voulait pourtant plus jamais évoquer. Plus récemment, Julie Grand, survivante d’un attentat, décide d’écrire et de publier « sa vie pour la mienne », un hommage à son sauveur, certainement un pas vers la résilience pour dire oui à la vie.
Écrire son histoire, c’est faire le choix de détailler certaines époques de sa vie. C’est aussi et surtout poser des mots sur des émotions et leur permettre de s’apaiser. Au fil de l’écriture, la personne qui se raconte prend du recul sur les évènements de sa vie. Elle élabore une pensée nouvelle. S’engager dans une cause pour certains, rendre hommage ou s’aider du spirituel pour d’autres, renaître ailleurs, dans un autre pays, avec un autre métier, comme un renouveau qui éclaire la route... à chacun sa définition de l’après, pourvu qu’il y ait reconstruction.
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