De même qu’il existe de moins en moins de parcours professionnels linéaires, les reconversions professionnelles sont devenues pratiques courantes. Burn out, quête de sens, lassitude, rupture liée aux divers confinements ou tout simplement l’envie d’ailleurs, les raisons sont nombreuses, tout autant que les déclencheurs. Cependant, si le besoin d’arrêter un métier peut être immédiat, le processus de reconversion nécessite de passer par des étapes partant d’une indispensable introspection pour aller vers la concrétisation du projet. Une véritable métamorphose qui touchera d’ailleurs plusieurs pans de votre vie.
Le constat de la désillusion
L’engagement dans sa première voie professionnelle
Dès la 5e, vous saviez ce que vous vouliez faire de votre vie. Peut-être était-ce réellement votre voie à ce moment-là ou peut-être avez-vous suivi un idéal, la recherche d’identité à travers un métier prenant parfois le pas à l’adolescence sur les aspirations profondes. Une autre personne a repris tout naturellement l’entreprise familiale, par tradition, mais aussi réel goût pour le métier. Certains manquent de maturité quand d’autres embrassent une carrière professionnelle avec passion et certitude. Le point commun de ces personnes est bien cette interrogation à 30, 40 ou encore 50 ans : ai-je encore l’envie de continuer ce métier ?
Pourquoi l’on s’entête ?
Certains étudiants se dirigent vers une voie, soit orientés par leur entourage, soit parce que la matière leur plaît, que le succès est au rendez-vous. Pour autant, ils ne visent pas forcément un métier. Le master en poche, il a pu être observé que certains diplômés décidaient de faire volte-face pour choisir un tout autre chemin et aller vers ce qu’ils aimaient vraiment.
Le professionnel peut quant à lui s’entêter et rester dans un poste pour plusieurs raisons. Il peut se dire qu’il n’a tout simplement pas le choix (il lui manque le diplôme, le prêt immobilier reste à rembourser, la famille s’agrandit, etc.). Un autre n’a pas encore eu l’impulsion, le déclencheur. Parfois, il arrive aussi que certains aient besoin d’aller au bout de ce qu’ils peuvent supporter. Cette dernière situation est bien sûr la plus risquée pour l’équilibre général. Quoi qu’il en soit, il est certain que changer est une démarche coûteuse à différents niveaux : énergie, temps, finances.
Et si l’on reste, malgré tout, que se passe-t-il ?
Continuer à travailler dans une atmosphère qui ne nous convient pas, une de celles qui entrent en conflit avec nos valeurs, peut provoquer une dissonance cognitive. À la longue, le cortex cingulaire antérieur libère du cortisol et de la noradrénaline. Le stress devient chronique, ouvrant la voie au Burn-out ou à la dépression. La zone du cerveau concernée est d’ailleurs très impliquée dans la recherche de sens.
Arrivé au bout du chemin, prendre le temps de faire le point
Après 10, 15 ou 20 ans dans une profession, un rythme qui ronronne ou au contraire une course effrénée, la lassitude a raison de vous, le vide de sens s’installe. Vous vous sentez au bout. Le temps est donc au bilan pour savoir quelle direction choisir.
Consulter le baromètre émotionnel
Vous sentez-vous vivants, enthousiastes ? Avez-vous de l’énergie à revendre ? Ou au contraire, êtes-vous fatigué de façon chronique, morose, irritable, voire même cynique ? À l’écoute de vos émotions, vous portez en vous les indicateurs qui témoignent de votre décalage entre la place que vous occupez actuellement et vos aspirations profondes. Soyez attentif à ces signaux, à leur intensité, à leur fréquence… ils vous donnent beaucoup d’information.
Se poser les bonnes questions
Lorsque le mal-être a été identifié, il est incontournable de se poser afin d’identifier le véritable problème. Dans le but de poser un diagnostic fiable, explorez les 8 quartiers de votre vie en leur donnant une note d’appréciation de 0 à 10, 0 signifiant que vous n’y êtes plus du tout épanoui, 10 que vous êtes comblé. Les 8 quartiers de vie sont la carrière professionnelle, la vie de famille, la vie amoureuse, la santé, les loisirs, les finances, le développement personnel et l’environnement physique.
Raconter votre parcours
C’est précisément à ce stade que la biographie entre en jeu. Elle permettra de valoriser le parcours tout en mettant en relief vos valeurs profondes, celles qui vous permettront de vous sentir à votre place dans votre futur métier, à condition qu’il coche toutes les cases.
Notez bien que vous n’êtes pas simplement en train d’opérer un changement de métier. La réflexion est bien plus vaste. Les discussions en famille avec votre conjoint et vos enfants sont alors importantes pour veiller à ce que le nouveau « vous » soit connu de vos proches. Pas d’inquiétude cependant puisque vous partez à la recherche de vos aspirations profondes et redevenez fidèle à vous-même. Mais il est vrai que le changement peut parfois déstabiliser votre entourage.
Un bilan de compétence avec un cabinet spécialisé ou accompagné d’un coach vous permettra d’avoir un regard objectif sur votre savoir, et savoir-être. L’intérêt sera bel et bien de dresser un tableau exhaustif de vos compétences acquises grâce à votre vécu professionnel.
En un mot…
Il n’existe pas un parcours idéal, il y a le vôtre — les vôtres devrions nous dire — et même si vous vous trompez dans une première intention, l’aiguillage s’affinera au fil de votre exploration. Il n’y aura aucun regret à avoir. Parfois, aller au bout d’une impasse permet de mieux se connaître pour prendre la bonne voie en pleine conscience. Quoi qu’il en soit, dans vos nouvelles fonctions, vous accepterez mieux les contraintes, car vous gagnerez surtout en épanouissement. Les reconversions professionnelles révèlent souvent de jolis talents. Rien d’étonnant… Lorsque vous êtes aligné avec vos valeurs, votre métier coule de source.
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